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Notre retour sur le Salon International de la Lingerie de Paris en tant que Diva's Boudoir....
Je ferai de mon mieux pour rester objective et surtout ne pas basculer dans le mélodrame, mais franchement, on se serait cru dans une mauvaise comédie satirique cette année.
Et je vais essayer de résumer ;-)
Comme vous avez pu le lire sur mes publications insta et facebook, lorsque nous sommes arrivés sur le Salon, on nous a tout de suite mis dans l'ambiance en nous présentant les nouveaux modèles "grande taille" sur des mannequins taille 36-38 grand max.
Que du bonheur (sic), mais les choses n'en sont pas restées là.
Chaque pas dans les allées du salon nous ont semblé un retour en arrière, du temps où les rondes n'avaient même pas le droit de se montrer. (soit dit en passant que nous n'avons vu aucun mannequin avec des formes, hormis sur le stand Aubade où il y avait deux jeunes filles à la poitrine généreuse).
Chaque pas dans les allées du salon nous ont semblé un retour en arrière, du temps où les rondes n'avaient même pas le droit de se montrer. (soit dit en passant que nous n'avons vu aucun mannequin avec des formes, hormis sur le stand Aubade où il y avait deux jeunes filles à la poitrine généreuse).
Je vais me limiter à mettre en avant les points importants de cette journée.
Nous n'avions plus assité à ce salon depuis janvier 2020 (covid oblige), et nous espérions enfin trouver de vrais créateurs français.
- Comparé à 2020, il y avait à peu près 60% de créateurs en moins, ce qui reste logique vu qu'ils demandent plus ou moins 15.000€ pour un stand de 20m², impossible donc pour les petites entreprises de venir se présenter.
- Seulement 18% proposaient une sélection Grande Taille, et plus de la moitié de ceux qui en proposaient il y a trois ans ont réduit leur assortiment de façon drastique cette année.
- Parmi les nouvelles marques qui se voulaient "toutes tailles", aucune n'allait au dessus du 46-48, du 105D ou E (taille française, donc 90D ou E pour la Belgique) et surtout, AUCUNE ne faisait de la lingerie sexy.
- Trois de nos fabricants "historiques", nous ont annoncé ne plus faire de modèles au dessus du 48-50, alors qu'ils en produisaient jusqu'au 54-56 encore la saison passée.
- Aucun fabricant de lingerie en similicuir ou résille, mais par contre des tonnes de culottes menstruelles, brassières sans bonnets (couleurs vives et surtout pas de dentelle), et une multitude de créateur de lingerie gainante digne de ma grand mère (et encore, dans ces années là c'était parfois glamour, ici pas du tout).
Donc, GROSSE DECEPTION, même si nous nous y attendions un peu.
Nous avons demandé à tout le monde, pourquoi??
Pourquoi ce retour en arrière alors que l'on nous bassine avec le body positive partout et que toutes les grandes marques ont surfé sur le mouvement pour augmenter leurs audiences et booster leurs campagnes marketing?
- Et bien tout simplement parce que la grande taille ne rapporte pas assez, et que pendant la crise actuelle, il est hors de question de prendre des risques.
- La mode est passée, on y a "gagné" un léger agrandissement des tailles proposées, on arrive au petit 44 alors qu'avant tout cela on s'arrêtait au 40. On nous a dit que c'était quand même déjà très bien.
- Parce que produire une pièce de lingerie grande taille est plus compliqué, et demande plus d'effort de conception et d'intelligence pour qu'elle s'adapte à plusieurs morphologies à la fois. Les morphologies "grande taille" étant plus difficiles que celles des tailles dites "normales".
- Parce qu'il est difficile de concurrencer les chinois à bas prix, et que les femmes "plus size" aiment les modèles copiés à moindre coût (si si, on nous a dit cela!), donc à quoi bon leur faire du luxe? La grande taille coûte plus cher en production également, et le marché est noyé par les copies chinoises de mauvaise qualité mais proposée sur des belles photos.
Le "sexy" est passé de mode également, la France se concentre sur la lingerie écoresponsable, non genrée et facile à vivre pour les tailles dites "compliquées", le bodypositive c'est ça.
La modernité, c'est ça, et nous devrions vraiment penser à évoluer (propos tenus par l'un des représentants d'une marque dite "pour toutes") et à surtout ne pas nous cantonner à la grande taille.
Enfin bref, quelques soient toutes ces raisons qui nous agacent, les faits sont là.
Le marché de la grande taille française sexy, recule.
Les modèles sont moins nombreux, les tailles plus petites, le choix plus restreint.
Cela va peut-être s'arranger à nouveau dans quelques temps, quand les choses iront mieux..
Mais vous savez quoi?
Nous en sommes ressortis d'abord abattus et agacés, puis dégoutés et révoltés, pour enfin reprendre des forces et nous dire que tant pis pour eux. Il n'y a pas que la lingerie française, heureusement, et depuis le temps que nous nous battons, nous avons plus d'un tour dans notre sac ;-)
Nous nous tournons donc encore plus vers nos créateurs américains, colombiens, polonais, suédois et j'en passe. Nous avons déniché de nouveaux créateurs à l'Est et au Sud en écumant les salons professionnels de ces régions qui vont nous fabriquer nos propres modèles orignaux.
Car même si, chez eux aussi les choses sont compliquées, le savoir faire "taille plus" est ancré depuis plus longtemps et ce n'est pas seulement un phénomène de mode.
Donc pas de stress, nous continuons tels que nous sommes, nous évoluons mais dans le sens que nous pensons juste, parce que nous ne rentrerons jamais dans "la norme" et que c'est très bien comme cela.
Nous continuerons à vous proposer toujours plus de modèles, grâce à nos créateurs fidèles et passionnés.
Et nous continuerons à nager à contre courant, à donner des coups de pieds dans les idées reçues et surtout, à faire notre métier avec passion.
Et ce grâce à vous...